dimanche 29 septembre 2013

En plein cœur de l'Irlande

C'est samedi 21 septembre qu'a été proposé à tous les étudiants Erasmus de faire une première sortie, le genre de sortie qu'on ne peut pas ne pas faire quand on est à Letterkenny : Glenveagh National Park.





De vastes plaines désertes parsemées de bruyères, un brouillard omniprésent, un léger crachin, de grosses collines dénudées, rapidement le bus s'est retrouvé dans ce genre de paysage, l'image même qu'on a de l'Irlande profonde ou de l'Écosse. Glenveagh Castle est un château fondé il y a un peu plus d'un siècle près d'un lac dans ce parc, perdu au milieu de nulle part, son fondateur voulait être au calme et il l'a été. 

Nous avons d'abord visité le château (les photos à l'intérieur étaient interdites) puis nous avons eu quartier libre pour visiter le jardin. Au vu des 3 heures que nous avions alors devant nous, j'en ai profité pour m'éloigner un peu et grimper un sentier surplombant le château et les alentours.














Au hasard des sentiers je suis tombé sur un vieil escalier qui m'a totalement envoûté. Était-ce parce qu'il semblait être tiré d'un décor de film ou était-ce encore autre chose ... ?



Afin de limiter la présence de voiture dans le parc, un service de mini-bus nous avait déposé au château. Il nous a été proposé de revenir à pied pour la modique durée de 40 minutes, c'est ce que j'ai alors fait. En voyant ce paysage et le temps qu'il faisait (d'ailleurs en revoyant les photos j'éprouve toujours cette sensation), on a l'impression qu'il fait froid, qu'un vent bien frais nous glace jusqu'aux os forcissant l'effet du crachin mais en fait, il faisait pas loin de 15°, qui, par rapport aux 6 à 10° que nous avions eu la semaine précédente, nous a paru extrêmement doux.






En voyant ce paysage, nulle autre image ne me vient à l'esprit que le paysage écossais d'Harry Potter. Il suffirait d'un coup de photoshop et incruster Poudlard et on y croirait, un peu comme ça quoi :


(Trop facile ...)

lundi 23 septembre 2013

Letterkenny !

Je suis donc arrivé le vendredi 30 août 2013 dans la soirée. Ayant reçu un calendrier du LYIT (Letterkenny Institute of Technology) où il était marqué que la reprise de l'année académique était le 2 septembre, je n'avais que 3 jours devant moi pour faire mes marques, m'installer, acheter une connexion internet et autres. C'est le lundi arrivant que je me suis rendu à l'école et bien sûr, on m'a dit que c'était effectivement la rentrée officielle, le début de l'année scolaire mais que la reprise des cours serait le lundi 16 septembre. Soit 2 semaines plus tard. Le couperet tombe.

Suite à un plan un peu mal organisé, je m'étais rendu avec des amis à Disneyland la veille même de partir, et j'y étais rentré quelques heures à peine avant de repartir prendre l'avion. Cela s'était fait dans le stress, la rapidité et l'inconfort car je n'avais pu dormir par conséquent qu'une poignée d'heures pour faire mon voyage. On avait dû également préparer les bagages rapidement, dire au revoir à tout le monde, rapidement. Et une fois arrivé là-bas, on m'annonçait que je devais revenir dans deux semaines, un demi-mois, un douzième de mon séjour au Québec ...

Ce fut ainsi que je me suis retrouvé à pouvoir faire ce que je voulais, quand je voulais ... Pas bon ça, me connaissant.

Vue de ma fenêtre de salon sur le magnifique temps Irlandais

Vue de ma fenêtre de cuisine



J'allais donc visiter plusieurs magasins, et voir les alentours pour prendre mes marques et repérer quelles boutiques se situaient le plus près de mon appartement. J'habite près de la rue centrale, ici, au point A et le chemin en bleu est la route pour me rendre au LYIT.


Agrandir le plan

Le centre-ville ne comporte donc qu'une seule grande rue, tout en longueur qui fait de Letterkenny une charmante bourgade.






Ceci est une école :



Décidément ....



Le parc de la ville


Le vieil hôpital, désaffecté.





Ce qui est merveilleux aussi avec cette région, enfin je pense que c'est toute l'Irlande qui est concernée, c'est le temps changeant sans arrêt. Je peux regarder par la fenêtre et être ébloui par les rayons du soleil quand 2 minutes plus tard, averse orageuse. Un jour, j'étais au Mc Donald pour avoir internet en attendant que je l'aie chez moi quand d'un coup, un énorme nuage est arrivé et il s'est mis à faire nuit. Les réverbères se sont allumés. Il y a eu un petit déluge puis tout est parti, le soleil est revenu et les réverbères se sont éteints. J'ai également eu la chance d'aller en cours quelques matins à 6°C sans compter le vent, car ça souffle aussi énormément. Le parapluie ne doit pas exister en Irlande à cause du vent.

Je n'ai jamais vu autant d'arc-en-ciel dans toute ma vie que durant ces 3 dernières semaines.


vendredi 20 septembre 2013

On remet ça ?

Et me voilà donc de nouveau parti pour cette fois-ci une année scolaire entière (septembre 2013 - juin 2014) à Letterkenny, dans le grand nord Irlandais.




Le but étant, après avoir décroché mon Diplôme Universitaire Technologique en Services et Réseaux de Communications, nouvellement renommé en Métiers du Multimédia et de l'Internet, d'étudier pour avoir une licence professionnelle D2PC (Développement et Protection du Patrimoine Culturel). L'intitulé est assez traître car on peut plutôt dire que je vais étudier pour avoir "l'équivalent" d'une licence professionnelle D2PC. Effectivement c'est principalement autour du Design que je travaille ici. Le Design non à but artistique mais plutôt communicationnel, publicitaire, aussi bien dans un logo et la charte graphique allant avec, ou dans une page internet. Le nom exact de mon département, ici en Irlande est Department of Design and Creative Media.

Ce projet est né grâce au fameux programme Erasmus, celui qui a fait partir Romain Duris en Espagne dans un célèbre film. Le programme Erasmus permet donc aux étudiants d'Europe d'effectuer leurs études (à partir de bac+3) dans un pays étranger faisant partie de l'Union Européenne (Islande, Suisse et Norvège inclus). Une bourse est attribuée aux étudiants participants. Et à Saint-Lô, il m'a été proposé de partir en Irlande et plus précisément à Letterkenny.

Letterkenny est à peu près un Saint-Lô Irlandais, en superficie ou en nombre d'habitants (proche de 20 000). La point commun est que c'est tout aussi paumé et j'aime ça.

Ce fut donc après 4h30 de bus à travers la campagne verdoyante que je suis arrivé dans cette ville tout de même assez importante et coincée entre 3 à 4 grandes collines. En descendant du bus ma mission était de prévenir l'agence immobilière pour lui dire que j'étais arrivé. La femme qui s'occupe de mon dossier depuis le début décroche et me dit qu'elle a laissé les clés dans un magasin à côté de la station de bus, elle me demande alors si d'où je suis je vois une boutique du nom de "Awissise" (tel que je l'ai entendu). Je regarde alors autour de moi et vois l'enseigne d'un bar collé à un centre commercial portant le nom de Oasis, avec l'accent, ça ne pouvait être que là, les deux prononciations s'approchant. Je rentre donc et immédiatement, alertés par mon énorme valise, des gens accoudés au bar m'adressent la parole, pas besoin de préciser qu'ils étaient saouls. Je me demande alors si c'est vraiment à l'endroit auquel je devais aller. La serveuse me voit perdu et vient à ma rescousse, toute souriante et ravie de voir qu'elle pouvait m'aider. Je lui explique la situation et m'assure qu'elle n'a jamais entendu parler de cette histoire de clé et c'est avec une certaine honte que je la laisse appeler l'agente immobilière pour que ELLE, comprenne à ma place.

Elle m'apprend donc que la fameuse boutique n'est pas Oasis mais Harris. Avec le shop derrière ça fait Harris's shop et avec l'accent irlandais "Awissise chope". Elle commence donc à m'accompagner, quitte à laisser quelques minutes son travail derrière elle quand d'un coup je me pétrifie. Je ne tiens plus en main mon ordinateur portable, celui que je viens d'acheter, m'ayant coûté une belle somme car très puissant. Je reste abasourdi car toute la journée je ne l'ai pas lâché, même au petit coin. Je m'affole alors et essaie d'expliquer mon problème. La fille court au bar et je la poursuis mais rien, je cours ensuite à la station de bus mais rien. Où est-ce que je l'aurais laissé ? Sachant que j'étais sûr et certain de l'avoir descendu du bus avec moi. Une passante voit ma détresse et me demande si j'ai un problème. J'essaie de lui expliquer tant bien que mal ce que je suis, pourquoi je suis ici et qu'est ce qui m'arrive mais la fatigue liée aux deux heures de sommeil de la nuit précédente, lié au trajet en voiture, puis en avion, puis à l'attente de deux heures à un arrêt de bus, puis au trajet en bus et surtout ma médiocrité dans le parler anglais me fait bégayer et cafouiller.

Néanmoins, cette dame me propose alors de demander à visionner les caméras de surveillance de la station de bus et j'accepte tout en doutant que quelqu'un veuille bien. Mais à tort car le vigile commence à ouvrir le local pour vérifier les caméras quand l'agente immobilière m'appelle. Je crois comprendre que quelqu'un aurait rapporté mon bagage au magasin qui a ma clé. Non certain d'avoir bien entendu et compris je lui demande trois à quatre fois s'il s'agit bien d'un "comepiouteur". Quelques minutes plus tard, la gérante du Harris Shop me tend ma sacoche d'ordinateur en me disant "quelqu'un l'a apporté et j'ai su qu'il était à vous grâce à l'étiquette." Et elle me donne également l'enveloppe contenant la clé de l'appartement. Je n'ai pas encore élucidé à ce jour le mystère du "Comment se fait-il que la personne ayant trouvé la sacoche l'ait apporté pile à ce magasin".

C'est tout tremblant car tous mes muscles de tout mon corps se relâchent que la passante m'ayant accompagné me propose de me déposer chez moi. Je m'apprête à accepter poliment quand une voiture arrive, une tête par l’entrebâillement de la vitre sirotant un coca du Mc Do m'interpelle. "Adrian !!". L'agente immobilière, ne travaillant plus à cette heure, est quand même venue, alarmée par l’enchaînement de mes déboires, le tout en une quinzaine de minutes. Je remercie infiniment la femme qui m'avait aidé et je monte dans la voiture ... mmh un volant ? "The other side" me dit alors amusée la fille de l'agence. Certes.

Arrivés à l'appartement, nouvelle surprise. L'endroit est sale (je mets sale pour ne pas être vulgaire), il y a des bouts de plastique et papiers par terre, des verres usagées, une bouteille de jus de fruits entamée, des traces d'une cuisine antérieure sur le plan de travail et surtout, une jungle de champignons bleus et verts dans le frigo. C'est cette fois-ci à l'agente de céder à la panique en poussant des jurons que je n'avais entendus jusqu'ici que dans mes séries en VOSTFR (Version Originale Sous-Titrée Français). Ce n'était apparemment pas prévu.

Ce fut vers 23 heures, après 2h30 d'intense nettoyage, que les deux personnes qui avaient remis l'appartement dans un état correct s'en allèrent ... Moment de silence ... La journée était enfin finie.